Archiv der Kategorie: Geschichte

Russie : enjeux autour de l’historiographie de la Deuxième Guerre mondiale

Une nouvelle unité sera créée prochainement au sein de l’administration fédérale russe : elle aura pour objectif principal d’investiguer les crimes du nazisme perpétrés durant la Seconde Guerre mondiale en URSS – au regard d’archives déclassifiées –, de juger les éventuelles culpabilités « sans délai de prescription » et « d’empêcher la déformation des faits historiques » quant à la Grande Guerre patriotique – les pays occidentaux étant accusés de positionnement « inacceptable » envers la Russie à ce sujet.

Information publiée en langue russe dans un article de Natalia Kozlova titré Bez sroka davnosti (« sans délai de prescription ») dans la Rossiskaya gazeta, le 10 septembre 2020 :

https://rg.ru/2020/09/10/v-sk-sozdadut-otdel-po-prestupleniiami-sviazannym-s-reabilitaciej-fashizma.html

Depuis plusieurs années, la Russie réécrit l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, en minimisant ses responsabilités dans le déclenchement de la guerre en Europe, en justifiant son expansion territoriale vers l’Ouest (qui a commencé dès septembre 1939 en Pologne), tout en redorant le blason de Staline. La création de cette nouvelle unité, devant officiellement rétablir la vérité (!), s’inscrit manifestement dans cette mouvance : elle vise à redonner une certaine fierté nationale à la Russie au détriment de l’Occident, à la dédouaner, tout en faisant d’elle une puissance oeuvrant pour la paix.

Frédéric Steputat, membre du comité directeur du Forum Ost-West, ce 19 septembre 2020.

Orban: la politique et l’histoire

L’histoire peut être un important levier politique; Victor Orban, le premier ministre hongrois, s’occupe actuellement à réécrire l’histoire de la Hongrie et de la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale et à remodeler la mémoire collective de ce pays. Une histoire où une approche critique des relations du régime de l’Amiral Horthy avec les nazis – en 1944 surtout – est mise en veilleuse au profit d’une „historiographie“ plus nationaliste et jouant sur l’émotion. Cette évolution, qui consolide idéologiquement le national-populisme de Victor Orban, pourrait également servir ses intérêts politiques, les législatives se profilant à l’horizon. Un défi de plus pour l’Union européenne, déjà fragilisée par une gestion peu lisible du coronavirus.

A ce sujet, un lien vers un blog de Jean-Pierre Filiu, historien, publié sur le site du journal Le Monde et daté du 12 avril 2020:

https://www.lemonde.fr/blog/filiu/2020/04/12/orban-reecrit-lhistoire-de-la-shoah-en-hongrie/

Pour en savoir plus sur l’amiral Horthy, „régent d’un royaume sans roi“ à la figure controversée, une publication récente de Catherine Horel, historienne et spécialiste de l’Europe centrale contemporaine:

L’Amiral Horthy, Le régent de Hongrie, 1920-1944, de Catherine Horel, Paris, Perrin, 2014, 496 p.

Frédéric Steputat, ce 12 avril 2020.

«Aus den Akten eines Staatsfeindes»

«Aus den Akten eines Staatsfeindes»

Der Schweizer Fichenskandal von 1989 muss dringend aufgearbeitet werden (NZZ 8. 1. 20). Bisher wurde die Geschichte durch die damaligen Gewinner geschrieben: Die Linksintellektuellen durften sich grossartig darüber aufregen, wie sie vom Staat dabei beobachtet worden waren, wie sie mit den informellen Mitarbeitern des DDR-Ministeriums für Staatssicherheit zusammengearbeitet hatten. Das wurde dem Bundesrat Kurt Furgler, dem Bundesanwalt Rudolf Gerber und der ganzen «Bourgeoisie des Kapitals» etwas voreilig als plumper Antikommunismus vorgeworfen. Selbst im Historischen Lexikon der Schweiz hat diese Vereinfachung der Geschichte ihren Niederschlag gefunden. Mit der Auswertung der Stasi-Akten durch den Bundesbeauftragten für das deutsche Stasi-Archiv, Hubertus Knabe, und mit den ergänzenden Forschungen des Historikers Erwin Bischof zeigt sich das realistischere Bild einer kompletten Unterwanderung aller linken Organisationen des Westens ab 1948 durch Agenten des sowjetischen Apparats. Ab den 1950er Jahren liessen sich westliche Intellektuelle vor den Karren des Marxismus spannen, spionierten unsere Länder aus, dass sich die Balken bogen, und sind heute natürlich froh, wenn die NZZ (8. 1. 20) erneut alle Linken, Schriftsteller, Journalisten und Neomarxisten von jeder Schuld und Sühne freispricht. Der Fichenskandal von 1989 und die staatsgefährdenden Aktionen der Linksintellektuellen ab den 1950er Jahren müssen vollumfänglich diskutiert werden. Aber bitte nicht nur aus der einseitigen Sicht eines Moritz Leuenberger, Max Frisch, Walter Matthias Diggelmann, Jörg Frischknecht oder einer Klara Obermüller, sondern aufgrund aller heute vorhandenen Fakten.

Christof Merkli, Remetschwil

 

Il y a cent ans : le programme pour la paix dans le monde du président Wilson

Fin 1918, le président américain W. Wilson se rend à la conférence de paix de Paris avec, dans ses bagages, ses célèbres « quatorze points » présentés au début de l’année devant le Congrès. Cette « feuille de route » a pour objectif d’asseoir durablement la paix en Europe et dans le monde, notamment par la défense du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Frileuses, à l’origine, de soutenir l’autodétermination des peuples de l’empire austro-hongrois (entre autres afin d’éviter une déstabilisation des Balkans et de « faire des étincelles » dans les colonies), la France et la Grande-Bretagne vont pourtant se rallier à cette idée entre 1917 et 1918. Ce revirement est principalement dû à la peur du bolchévisme : le soutien aux nationalismes sera perçu comme un exutoire aux tentations révolutionnaires dans les empires aux abois. Ainsi, à la conférence de Paris, des Etats polonais et tchécoslovaque apparaîtront sur les cartes redessinées de l’Europe.

Mais les régions germanophones des Etats vaincus n’auront pas cette chance : le danger qu’elles finissent par créer une grande entité politique germanique et autodéterminée au cœur du continent (quid d’une intégration de l’Autriche à l’Allemagne, quid des Sudètes – ces habitants de la Bohême germanophone qui luttent contre leur appartenance à la Tchécoslovaquie fin 1918 ?) est manifestement trop grand. Des frustrations nationales naîtront alors… qui seront alimentées, en partie, par les fascismes et autres autoritarismes rampant dans l’Europe centrale d’après-guerre.

Les quatorze points de Wilson (en anglais et en allemand) :

https://forumostwest.ch/pdf/Dokumente/1909_FOW_14ptsWilson.pdf

Frédéric Steputat, ce 29 septembre 2019.

Il y a 80 ans débutait la Deuxième Guerre mondiale sur le continent européen

„Excuses allemandes aux Polonais, 80 ans après le début de la seconde guerre mondiale“, journal Le Monde, le 1er septembre 2019:

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/01/excuses-allemandes-aux-polonais-80-ans-apres-le-debut-de-la-seconde-guerre-mondiale_5505074_3210.html

„Il y  a 80 ans, les troupes nazies envahissaient la Pologne – une revue de presse historique“, journal Le Temps, le 1er septembre 2019:

https://www.letemps.ch/opinions/y-80-ans-troupes-nazies-envahissaient-pologne

„Réinventer l’humanisme, pourquoi pas? A condition de ne pas réécrire l’histoire“, Sylvie Kauffmann, journal Le Monde, le 4 septembre 2019:

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/04/reinventer-l-humanisme-pourquoi-pas-a-condition-de-ne-pas-reecrire-l-histoire_5506122_3232.html

Frédéric Steputat, ce 14 septembre 2019.

 

Jachymov: petite localité, grande histoire

Pour les 70 ans de l’explosion de la première bombe nucléaire soviétique

Le 29 août 1949, un peu plus de quatre ans après Hiroshima, la première bombe atomique soviétique explosait dans la steppe kazakhe – ouvrant pour les décennies à venir les feux de la guerre froide. La réussite à court terme du programme nucléaire soviétique fut le résultat de l’espionnage atomique tout comme le fruit d’un accès aisé à l’uranium – minerai dont une partie fut exploitée en Europe centrale par l’URSS, en Allemagne de l’Est et en Tchécoslovaquie principalement, occupées dès la fin de la guerre par Moscou. En Tchécoslovaquie, c’est la région méconnue de Jachymov (Joachimsthal en allemand), avec sa petite localité baignée par les monts Métallifères, qui donna de l’uranium en quantité à l’URSS jusqu’au début des années 1960, assurant ainsi stratégiquement son programme nucléaire. Des mines d’uranium y furent en effet exploitées activement durant cette période, exploitation rendue possible, entre autres, par un travail forcé de dizaines de milliers de prisonniers politiques du régime communiste et par l’existence de 12 camps ; un mémorial à leur endroit existe d’ailleurs, aujourd’hui, dans la paisible station thermale de Jachymov[1].

L’histoire de la petite cité thermale de Jachymov est digne d’intérêt pour l’enseignement de l’histoire, de la géographie et de la physique au niveau secondaire. Indirectement, la découverte et l’exploitation d’uranium dans ces forêts lointaines et introverties d’Europe centrale vont changer le cours de l’humanité… Concernant l’enseignement de l’histoire, les enjeux stratégiques, politiques et économiques liés à l’exploitation d’uranium dans la région de Jachymov sont intéressants à étudier, et ce dans le contexte naissant de la guerre froide et ses logiques bipolaires. Et qu’en est-il de la présence des nombreux camps de travail au cœur de l’Europe? Mais l’histoire ne s’arrête pas là : durant les temps modernes, l’extraction d’autres minerais pris de l’ampleur, dont l’argent, attirant dans la région toute une économie (celles du tabac, de la dentellerie et du cristal de Bohème par exemple), sans oublier la Réforme qui a soufflé dans ces montagnes, non sans conséquences. A ce titre, une mise en perspective mémorielle et historiographique pourrait être judicieuse: quels événements sont aujourd’hui fêtés, commémorés, passés sous silences, par qui, où, comment, et pourquoi dans la région ? Comment l’histoire de Jachymov s’écrit-elle ? Quid du 70ème anniversaire de l’explosion de la première bombe nucléaire soviétique?

Jachymov: une petite localité, mais définitivement une grande histoire.

Frédéric Steputat,  membre du Comité directeur du Forum Ost-West, ce 15 août 2019.

[1] Otfrid Pustejovsky, Stalins Bombe und die Hölle von Joachimsthal, Berlin, Lit Verlag, 2009, Seiten 165-213.

Lesebrief zu: Die EU ist porös geworden , NZZ 13. Mai 2019

Status und Entwicklung Europas

Im Artikel ‚Die EU ist porös geworden‘ in der NZZ vom 13. Mai 2019 wird die Entstehung und Entwicklung der EU seit der Nachkriegszeit bis heute mit allen wesentlichen Phasen sehr gut beschrieben. Das Doppelziel «Frieden und Wohlstand» wurde für breite Kreise der Europäer in der einen oder anderen tw. noch unvollständigen Form weitgehend erreicht. Die Demokratie hat sich zum ersten Mal in der Geschichte auf dem ganzen Kontinent  etabliert, die Einhaltung der Governance konnte noch nicht überall gewährleistet werden. Die Zukunftsperspektiven der EU sind jedoch weniger klar. Auf die Herausforderungen der Zukunft wird im Artikel mit Ausnahme der neuen nationalistischen Tendenzen zu wenig eingegangen. Dazu zählen v.a. die nicht beherrschte Überschuldung einiger südeuropäischer Länder, die nach wie vor ungenügenden aussenpolitische Koordination- und Verteidigung-Fähigkeiten, die Bürokratisierung und Entfremdung EU-Institutionen und das ungelöste Migrationsthema.  Die angeblich fehlende sozioökonomische und politisch-kulturelle Homogenität  darf nicht als Nachteil, sondern als Wesensmerkmal einer föderal aufgebauten politischen EU angesehen werden. Wenn Europa in einer Konkurrenz betonten Weltordnung der Grossmächte USA, China und Russland erfolgreich agieren und mässigenden Einfluss auf die zahlreichen Krisenherde im Mittleren Osten ausüben und eigenen Interessen mehr Geltung verleihen will, dann kommt sie um die Aufzeichnung einer Zukunftsperspektive und den Aufbau einer glaubhaften Aussen- und Verteidigungspolitik nicht herum. Dies könnte in einem Folgeartikel beschrieben werden.

MfG

Georg Vancura

Lindenweg 8

CH 5033 Buchs (AG)

076 204 00 99

 

Dates anniversaires en Europe centrale et orientale: perspectives

L’année 2019 est riche en dates anniversaires concernant des événements qui ont eu des répercussions importantes (politiques, économiques, culturelles, …) sur l’Europe centrale et orientale ainsi que la Russie. Certains de ces événements continuent à avoir, de nos jours encore, des conséquences durables sur l’avenir de certains pays de cette région – conséquences qui posent également de nombreux défis à l’Union européenne :

1919 : différents traités signés en marge de la conférence de paix de Paris avec des frontières redessinées et l’apparition de nouvelles minorités

1939 : début de la Deuxième Guerre mondiale et l’annexion de la Pologne par les nazis

1949 : satellisation des pays d’Europe centrale et orientale libérés par l’armée Rouge; première explosion d’une bombe nucléaire soviétique

1979 : invasion de l’Afghanistan par l’URSS

1989 : chute du mur de Berlin

Il est intéressant de s’interroger sur les commémorations et/ou célébrations qui seront mises en place quant à ces événements dans cet espace géographique cette année – commémorations et/ou célébrations qui seront des reflets de l’actuelle évolution mémorielle et historiographique de cette région.

Frédéric Steputat, Comité directeur du Forum Ost-West, ce 27 janvier 2019.

Wiedervereinigung Taiwans mit dem Festland

China hat seinen Willen bekräftigt, eine Wiedervereinigung mit Taiwan im äussersten Fall auch mittels militärischer Gewalt zu erzwingen. Präsident Xi Jinping sagte am Mittwoch, Peking «behält sich die Option vor, alle erforderlichen Massnahmen zu ergreifen».

Perfid: Letztlich werde die Wiedervereinigung Taiwans mit dem Festland erfolgen, sagte Xi. Diese sei im Interesse und zum Wohle der «taiwanischen Landsleute».

Anlass der Rede Xis war die Erinnerung an eine Botschaft aus dem Jahr 1979 an Taipeh, in der die kommunistische Führung in Peking Taiwan zur Wiedervereinigung und zu einem Ende der militärischen Konfrontation aufforderte.

China betrachtet die dem Festland vorgelagerte Insel Taiwan seit dem Ende des Bürgerkriegs und dem Sieg der von Mao Tse-tung geführten Kommunistischen Partei über die Kuomintang-Nationalisten im Jahr 1949 als abtrünnige Provinz und strebt eine Wiedervereinigung zu seinen Bedingungen an. Taiwan spaltete sich zwar von China ab, erklärte jedoch nie formell seine staatliche Unabhängigkeit.

Noch zwei Bemerkungen:

ジェームス @jmstwn 12h12 hours ago

Though Xi’s speech was formally addressed to Taiwanese, I’m convinced it was for Chinese consumption. No understanding of the Taiwanese perspective exhibited and nothing creative even in the language: the exact same speech could have been given verbatim in 1997.

This speech pales in comparison to the 1979 address, which was friendly instead of hectoring, cognizant of the political situation, played to the ideology of the government in Taipei, and had an actual policy announcement (ceasing bombing of Kinmen)

http://www.china.org.cn/english/7943.htm

 

Die Schweiz steht auf der falschen Seite der Geschichte

«Die Schweiz steht auf der falschen Seite der Geschichte»  mit Beatrice Fihn sprach Markus Häfliger © Bereitgestellt von Tagesanzeiger

Es sei ungeheuerlich, dass sich die Schweiz gegen ein Atomwaffenverbot ausspreche, sagt die Chefin der Kampagne zur Abschaffung der Atomwaffen. Der Atomwaffenverbotsvertrag wird unterstützt von der Mehrheit der Länder der Welt, von der UNO, vom IKRK, vom Papst, von der Zivilgesellschaft weltweit.

Die Schweizer Regierung will den Atomwaffenverbotsvertrag nicht unterzeichnen.  
Wir sind sehr enttäuscht. Die Schweiz, die sonst immer für die Abrüstung und das humanitäre Völkerrecht einsteht, sollte eigentlich gegen Atomwaffen sein. Nun hat die Schweizer Regierung beschlossen, dass Atomwaffen weiterhin legal bleiben sollen. Damit stellt sie Atommächten wie den USA oder Nordkorea einen Persilschein aus. Das ist ungeheuerlich.

Wie erklären Sie sich den Entscheid?
Die Atommächte haben viel Druck auf die Schweiz und andere Länder ausgeübt, um sie von einer Unterzeichnung des Abkommens abzuhalten.

Können Sie konkreter werden?
Wir wissen, dass die Atommächte in vielen persönlichen Treffen und mit Papieren intervenierten. Sie taten das direkt in den Aussenministerien, sie taten es in New York und in Genf. In einigen Fällen haben sie Staaten sogar gedroht – mit dem Ende der Zusammenarbeit in anderen Bereichen. Es kann aber doch nicht sein, dass sich die Schweiz ihre Position zu einer atomwaffenfreien Welt von Trump oder Putin diktieren lässt.

Warum sollten die Atommächte so viel Druck ausüben?
Weil sie wissen, was der Verbotsvertrag für eine Macht hat. Darum wollen sie verhindern, dass ihm die für das Inkrafttreten nötigen 50 Staaten beitreten.

Ist der Vertrag nicht reine Symbolpolitik? Niemand kann die Atommächte zwingen, ihr Arsenal aufzugeben.
Schauen Sie sich die Situation bei den biologischen und chemischen Waffen an. Kein Land ist stolz auf sie, kein Land sieht solche Waffen als etwas Prestigeträchtiges an. Warum? Weil sie durch internationale Abkommen geächtet sind. Sobald eine Waffe illegal wird, verliert sie ihre Kraft und ihren Einfluss. So wird auch der Atomwaffenverbotsvertrag die Art und Weise verändern, wie die Welt die Atomwaffen sieht.

Nämlich? Der Vertrag ächtet Atomwaffen. Damit stehen die Atommächte ab heute auf der falschen Seite des Rechts, auf der falschen Seite der Moral.

Der Bundesrat betont, er strebe ebenfalls eine atomwaffenfreie Welt an. Dafür sei aber der Atomwaffensperrvertrag von 1968 das effizientere Instrument. Dieses drohe durch den neuen Vertrag geschwächt zu werden: Dieses Argument wurde längst widerlegt durch zahlreiche Rechtsexperten, die UNO, das IKRK. Die beiden Verträge ergänzen sich. Indem der neue Vertrag die Atomwaffen für illegal erklärt, schliesst er im Sperrvertrag eine Lücke.

Der Bundesrat sagt, Abrüstung könne man nur zusammen mit den Grossmächten erreichen, nicht gegen sie:Das wäre, wie wenn die Schweiz keine Menschenrechtsverträge unterschreibt, solange bis auch Saudiarabien sie alle einhält. Um die Grossmächte überhaupt an den Verhandlungstisch zu bringen, braucht es zuerst einen internationalen Standard. Wer einen solchen Standard nicht unterschreibt, legitimiert die Atombombe.

Die kleine Schweiz macht weltweit kaum einen Unterschied.
Jeder einzelne Staat, der zur Ächtung der Atomwaffen beiträgt, macht einen grossen Unterschied. Je mehr Länder aufstehen und sagen, dass diese Waffen, welche die ganze Welt zerstören können, inakzeptabel sind, desto grösser wird der Druck. Die Schweiz ist der Geburtsort des Roten Kreuzes, die Heimat des humanitären Völkerrechts. Das macht ihr Abseitsstehen noch viel unverständlicher. Ihre Glaubwürdigkeit, sich weiterhin zu humanitären Themen zu äussern, wird damit massiv untergraben.

Der Bundesrat fürchtet, dass die militärische Kooperation mit den Nachbarstaaten leiden könnte: Im Vertrag gibt es keine einzige Bestimmung, welche die militärische Zusammenarbeit mit konventionellen Waffen behindert. Verboten wird nur die Zusammenarbeit bei Atomwaffen. Und das kann die Schweiz ja nicht wollen, oder?

Der Bundesrat argumentiert, im Falle einer Aggression könnte die Schweiz dereinst froh sein, wenn sie Schutz findet unter dem nuklearen Schutzschirm der Nato.
Dass die Schweizer Regierung so etwas auch nur in Betracht zieht, hat mich schockiert. Sie sagt damit nichts anderes, als dass sie erwartet, dass gegebenenfalls zugunsten der Schweiz Nuklearwaffen eingesetzt werden. Sie sagt damit, dass sie gegebenenfalls Nuklearstaaten auffordern würde, zu ihren Gunsten einen Massenmord an Zivilisten zu begehen. Welche Grossstadt würde die Schweiz denn auslöschen wollen? Moskau vielleicht? Ich hoffe sehr, dass die Schweizer Bevölkerung gegen eine solch ungeheuerliche Position aufsteht.

Der Bundesrat warnt davor, dass der Atomwaffenverbotsvertrag in den demokratischen westlichen Atommächten mehr Wirkung entfalten könnte als etwa in Russland oder in China. Damit werde der Westen militärisch geschwächt.
Wenn die Schweizer Regierung ein solches Bild der Demokratie und der Zivilgesellschaft hat, bedrückt mich das. Damit sagt sie, dass Demokratie, eine starke Zivilgesellschaft und die Meinungsfreiheit ein Land schwächen. Wir glauben, dass die Zivilgesellschaft überall mitreden soll bei der Frage, welche Waffen es geben soll. Zwar mögen solche Verträge in demokratischen und nicht demokratischen Ländern nicht die genau gleichen Wirkungen haben, aber Wirkung haben sie überall. Nehmen Sie das Beispiel der Streumunition. Seit diese durch ein internationales Abkommen geächtet ist, trauen sich auch nicht demokratische Länder nicht mehr, solche Waffen öffentlich zu zeigen.

122 Länder haben 2017 dem Verbotsvertrag zugestimmt, erst 60 haben ihn unterzeichnet, 14 haben ihn ratifiziert. Der Ratifikationsprozess benötigt seine Zeit. Auch die Schweizer Regierung hat ja bis jetzt gebraucht, um ihre Position festzulegen. Bis Ende 2019 sind die nötigen 50 Staaten beigetreten, damit der Vertrag formell in Kraft treten kann.

Ihre Organisation hat ihren Sitz in Genf. Verlässt Ican die Schweiz jetzt?
Wir glauben immer noch an Genf als eine Staat der Abrüstung und des humanitären Völkerrechts. Und wir glauben auch nicht, dass der Entscheid der Schweiz endgültig ist. Im Bundesparlament ist eine Motion hängig, welche eine rasche Ratifikation verlangt.

Suchen Sie persönlich das Gespräch mit den Schweizer Behörden?
Im September werde ich Staatssekretärin Pascale Baeriswyl treffen. Wir arbeiten eng zusammen mit Parlamentariern, mit dem Schweizerischen Roten Kreuz und mit den Kirchen, welche für einen Beitritt zum Abkommen einstehen. Und wir hoffen, dass auch die Bevölkerung aufsteht. Zu diesem Zweck hat die Schweizer Sektion von Ican eine Petition lanciert, welche alle Schweizerinnen und Schweizer unterzeichnen können, um dem Bundesrat zu zeigen, dass er nicht den Volkswillen vertritt.