Archiv der Kategorie: Propaganda

Russie : enjeux autour de l’historiographie de la Deuxième Guerre mondiale

Une nouvelle unité sera créée prochainement au sein de l’administration fédérale russe : elle aura pour objectif principal d’investiguer les crimes du nazisme perpétrés durant la Seconde Guerre mondiale en URSS – au regard d’archives déclassifiées –, de juger les éventuelles culpabilités « sans délai de prescription » et « d’empêcher la déformation des faits historiques » quant à la Grande Guerre patriotique – les pays occidentaux étant accusés de positionnement « inacceptable » envers la Russie à ce sujet.

Information publiée en langue russe dans un article de Natalia Kozlova titré Bez sroka davnosti (« sans délai de prescription ») dans la Rossiskaya gazeta, le 10 septembre 2020 :

https://rg.ru/2020/09/10/v-sk-sozdadut-otdel-po-prestupleniiami-sviazannym-s-reabilitaciej-fashizma.html

Depuis plusieurs années, la Russie réécrit l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, en minimisant ses responsabilités dans le déclenchement de la guerre en Europe, en justifiant son expansion territoriale vers l’Ouest (qui a commencé dès septembre 1939 en Pologne), tout en redorant le blason de Staline. La création de cette nouvelle unité, devant officiellement rétablir la vérité (!), s’inscrit manifestement dans cette mouvance : elle vise à redonner une certaine fierté nationale à la Russie au détriment de l’Occident, à la dédouaner, tout en faisant d’elle une puissance oeuvrant pour la paix.

Frédéric Steputat, membre du comité directeur du Forum Ost-West, ce 19 septembre 2020.

Die Jagd nach Putins Agenten: Wie ein Spionagefall in Lausanne zu einem Fiasko des russischen Geheimdiensts führte

Die Ermittlungen zur Russland-Affäre in Amerika, der Einsatz von Nervengift in Salisbury und die Enttarnung russischer Spione sind alles Fäden eines grösseren Ganzen. Die Schweiz steckt dabei mittendrin. NZZ, Andreas Rüesch, den 18. Oktober 2018.

https://www.nzz.ch/international/die-jagd-nach-putins-agenten-wie-ein-spionagefall-in-lausanne-zu-einem-fiasko-des-russischen-geheimdiensts-fuehrte-ld.1429047

(Lien vers un article complet de la Neue Zürcher Zeitung – en allemand – sur les tribulations récentes du Service de renseignement militaire russe (GRU) en Occident. L’espionnage en Suisse y est bien présent)

Actualité des relations est-ouest

Compte-rendu d’une table ronde tenue en marge de la réunion annuelle des membres du Forum Ost-West, Berne, le 21 août 2018

La date du 21 août 2018 a été marquée par le cinquantième anniversaire de l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, pays au cœur de l’Europe ; cinquante ans plus tard, le comportement et la situation de la Russie continuent à susciter craintes et interrogations : l’organisation et le déroulement de la Coupe du monde de football dans ce pays durant l’été tout comme la date-événement de 1968 ont ainsi permis de nourrir la discussion de la table ronde autour de l’actualité des relations « est-ouest ».

La grande messe footballistique estivale a été l’occasion, côté cour, de démontrer au monde que la Russie est un pays développé, moderne et ouvert, capable d’organiser un grand événement en toute sécurité, et ce même dans les grandes villes lointaines de la province russe – bien souvent méconnues du grand public avant l’événement. La bonne ambiance régnant dans les rues, festive, mélangeant fans de tous horizons festoyant librement, a été certainement une vitrine internationale positive pour le Kremlin. Au niveau intérieur, la Coupe du monde a dopé la fierté des Russes en les rassemblant, le temps d’un long mois, sous la bannière d’un certain sentiment de puissance et prestige retrouvés.

Côté jardin, un tableau plus large et quelque peu différent peut être articulé et ne doit pas faire oublier le contexte actuel, celui régnant dans le pays et au niveau international : concernant le déroulement des matchs, la sécurité s’est traduite par une omniprésence policière dans les rues, témoignant indirectement des capacités de contrôle du régime en place. Au niveau social, l’âge du départ à la retraite a été élevé de huit ans pour les femmes, déclenchant dans le pays tensions et crispations. Sur la scène internationale, les relations de la Russie avec ce qu’elle considère comme « l’Etranger proche » (i.e. les actuels pays indépendants qui faisaient partie de l’URSS, par exemple l’Ukraine) démontrent sa volonté d’une reconstruction historique de sa puissance, regain soutenu par une propagande dénonçant un Occident menaçant.

En effet, la Russie considère le monde comme étant multipolaire – monde composé de pôles en concurrence qui agissent pour la défense rationnelle de leurs intérêts. Militairement, cette idéologie passe par un développement de l’armée et la conclusion d’alliances militaires au niveau international, en lien avec une réactivation mondiale de l’action des services secrets russes. L’actuel rapprochement de Moscou avec la Chine et l’Asie centrale s’inscrit également dans cette vision du monde, teintée de réalisme politique. On est loin de la Fin de l’histoire prônée par Francis Fukuyama…

Economiquement parlant, la Russie reste néanmoins faible, ce qui péjore ses objectifs stratégiques. Les disparités économiques restent criantes entre les centres urbains et la campagne. La politique menée par M. Vladimir Poutine et les sanctions de la part de l’Occident sont en partie responsables de cet état de faiblesse à court terme, quand bien même les insuffisances structurelles héritées de l’URSS restent énormes.

Malgré la propagande d’Etat, la Coupe du monde a éventuellement permis de montrer à la „Russie profonde“ que les Occidentaux restent des gens fréquentables qui ne sont pas atteints de tous les maux de la civilisation libérale selon ladite propagande (homosexualité, déshérence spirituelle, etc…). De plus, malgré l’actuel verrouillage substantiel du pouvoir, cette grande messe du football a fait apparaître qu’il existe une jeunesse active politiquement au niveau local en Russie, jeunesse qui fait vivre la démocratie : ceci préfigure de bons auspices pour la prochaine génération – quand le « système Poutine » ne sera plus.

Du côté de l’Occident, la Russie véhicule actuellement des images négatives et nourrit de l’incompréhension, en particulier avec son action en Crimée et en Syrie, les cyberattaques dont les USA ont fait l’objet lors de la présidentielle, ainsi que les empoisonnements récurrents d’exilés russes en Grande-Bretagne.

Concernant la commémoration du 50ème anniversaire de l’intervention du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie, elle pose problème à l’actuel gouvernement tchèque, soutenu par les communistes, en partie nostalgiques de cette époque. Pour les témoins de l’événement présents à la table ronde, la violence de l’intervention (voitures écrasées, défilé de panzers dans les rues de Prague et le bourdonnement sombre des avions Antonovs en approche) et la jeunesse des soldats « envahisseurs » ont marqué les mémoires, ce qui a justifié l’exil pour un grand nombre de ces témoins.

En l’absence d’un travail historique précis et d‘ „activation mémorielle“ sur cette période (les conséquences chiffrées de l’intervention soviétique n’ont toujours pas été établies, entre autres celle du nombre de morts), cet épisode est souvent méconnu et nébuleux pour de nombreux Tchèques de la jeune génération. Sans travail historique sur cet événement difficile, la Tchéquie restera au niveau politique et générationnel potentiellement instable et clivée.

En conclusion, il est éloquent que la Russie de M. Vladimir Poutine « phagocyte » régulièrement de nombreuses discussions en lien avec l’actualité des régions orientales de l’Europe. L’ « Est » n’est pas seulement la Russie, la Russie n’est pas que M. Vladimir Poutine : l’actualité des relations est-ouest devrait idéalement témoigner de cette pluralité….

Frédéric Steputat, membre du Comité directeur du Forum Ost-West, ce 1er septembre 2018.

Children in the Disinformation Spotlight

“The OPCW is not a theatre”, the UK’s OPCW envoy, Peter Wilson, stated on April 26. But trying to discredit the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) and use it as a platform for the disinformation campaign was exactly what Russia was attempting last week. As often, children were put in the disinformation spotlight.

image001

First, an interview with a 11-year-old Syrian boy was internationally broadcast on Russia Today, shared on social media through In the Now – an offspring of Russia Today but with no traces of Russia in its branding – and promoted by Russian diplomats. Later the same boy was brought to the Hague to tell what he had experienced.

The interview was presented as “evidence” for the key claim of Russia’s ongoing disinformation campaign: that the chemical attack in Syrian Douma was a fake.The same disinformation was spread in several languages.

First problem is that, contrary to the reporter’s claim, according to the Intercept’s investigation the interview appears to be filmed at a Syrian army facility where Russian military advisers were present.

Secondly, numerous testimonies, findings of medical NGOs, authenticated photographs and videos, and reports from WHO partners, all correspond to gas intoxication of the patients.

And thirdly, contradicting Russia’s claim that there was an organised OPCW briefing on the subject, there was in fact no such thing. Instead, 17 countries stated that “Russia is trying to create the false impression that the OPCW has convened this meeting at Russia’s request. Nothing could be further from the truth”.

The Director General of the OPCW distanced himself from the event and “informed Russia that such a meeting, in which „witnesses“ will claim to have been hired to simulate a chemical weapons attack, runs against the work currently being carried out in Syria by OPCW investigators; if these “witnesses” have useful information on the incident, they should first be presented to the FFM to be interviewed.”

Abuse of eye witnesses has a crucial role in Russia’s ongoing disinformation campaign on the Douma chemical attack. There are several reports that Syrian doctors are forced under pressure and threat to say that the chemical attack has not occurred.

See below a timeline on how Russia built two major disinformation campaigns on Salisbury poisoning and Douma chemical attack. Click on the image for interactive links to the debunks and original sources.

Children’s names and photos revealed

There is a deeply rooted tradition to use children in pro-Kremlin disinformation campaigns without following any norms of journalistic ethic and practises. Children’s names and photos are revealed and published and further used to serve the aims of the disinformation campaign. We have seen this earlier with the faked story of a 13-year-old Russian-speaking German girl, Lisa, and with the years’ long disinformation campaign claiming that “Scandinavian countries take kids from Russian families”.

During the past week a further variation of the same disinformation narrative was published in Georgia, claiming that incest has been legalised in Norway and that the UN has issued a new order on “sexualising five-year-old children”. Both claims are false.

Daniel Marti [mailto:president@forumostwest.ch] 3. Mai 2018 10:01: Georg Dobrovolny: Children in the Disinformation Spotlight – Disinformation Review 

Die Behauptungen bzw. die ewige Lügenfalle

Wie beim Abschuss des malaysischen Passagierflugzeugs MH 17 werden jetzt beim Giftgas-Anschlag auf Skripal in Salisbury (GB) die Fakten durch den Kreml verdreht, um die Oeffentlichkeit irre zu führen. Besonders den bei der Jugend beliebten social medias werden spekulative Informationen zugeführt.
Gleichzeitig manövrieren sich jedoch die Autoren und Erfinder der Lügen selbst in eine Sackgasse, aus der sie nicht rauskommen.
So war die „Lügen-Logik“ in Bezug auf den Abschuss der MH 17 über dem Donbass: In diplomatischen Kreisen wurde der Vorfall von russischer Seite als Unfall zwar zugegeben, jedoch nicht offiziell als solcher publiziert.
Hätte die Kreml-Führung ihn zugegeben, wäre dies ein Gegenbeweis zu seiner Behauptung, dass es keine russischen Streitkräfte im Donbass gibt.
Im Falle des Giftgas-Anschlags auf Skripal in Salisbury ist ein Grund dafür – logischerweise – die Behauptung, es gäbe keine russischen chemischen Waffen mehr, möglicherweise hätten westliche Spione welche in den 90-er Jahren gestohlen. Gewisse CW-Bestände gibt es sicher – auch in den USA.
Dann wäre es jedoch so, wie Theresa May von britischer Seite her behauptet, nämlich ein Bruch mit der 1997 unterzeichneten Konvention für die Beseitigung der Chemischen Waffen: Die RF-Verantwortlichen hatten einige Jahre nach der Unterzeichnung der CW-Konvention im Jahre 1997 dem OPCW in Den Haag deklariert, alle CW* zu vernichten. Nowitschok ist dort jedoch nicht registriert…..Etwa 96% der Gift-Stoffe seien vernichtet worden.
*Vor Ende der UdSSR haben die dortigen Experten sog. binäre Nervengifte entwickelet – bei denen zwei eher harmlose Substanzen erst beim Einsatz gemischt werden. Daher de facto kaum kontrolierbar….. so wie nun in Syrien.
Der Artikel in FAZ am 24.3. – S.6 von Lorenz Hemicker und R. Veser: „Darauf kann man Gift nehmen“ erklärt sachlich und ausführlich die Situatiion um CW-„Nowitschok“-= Neuling –im Kontext zum Anschlag in Salisbury- GB

Die Anklage gegen Russophobie ist beispiellos

«Заряженность на русофобию беспрецедентна»

Глава МИД РФ Сергей Лавров о новых санкциях, миротворцах в Донбассе и «красных линиях» Москвы

Министр иностранных дел Сергей Лавров в субботу вернулся из трехдневной поездки в Нью-Йорк, где принял участие в двух заседаниях Совбеза ООН и провел ряд встреч. В ходе визита он рассказал корреспонденту “Ъ” Елене Черненко о том, почему нынешний кризис в отношениях с США хуже холодной войны, где у России «красные линии» и что должно произойти, чтобы в Донбассе появились миротворцы ООН.

Читай полностью на:

http://www.kommersant.ru/doc/3526872.

Krieg in der Ost-Ukraine: Wo ist das Licht?

Krieg in der Ostukraine: Wo ist das Licht?    GD 19. Juni 2016

Allein in den letzten 30 Tagen wurden auf der ukrainischen Seite ca. 180 Menschen getötet. Warum? Wem dient das? Wozu?

Die Kreml-Führung hat  gegen das drohende Majdan-Gespenst in Moskau ihre eigene Art  proaktiver Politik gewählt.

Es gelang ihr durch die Propaganda dem Volk einzureden, dass Russland ständig vom Westen bedroht sei, den Patriotismus der russischen Bevölkerung zu schüren und so von den seit 20 Jahren bestehenden, nicht gelösten Problemen der RF abzulenken: Die Bevölkerung schrumpft oder wandert aus., die islamische Bevölkerung wächst, tausende davon sind IS-Kämpfer. Ein gravierendes Problem ist die verbreitete Alkoholsucht. Ausserdem blieb die Modernisierung der gesamten Wirtschaft aus, es herrscht die Korruption.

Statt die Konsumbedürfnisse zu befriedigen, hat man die Leidensbereitschaft gestärkt. Die Bevölkerung muss leiden, weil sich die Kreml-Führung angeblich bedroht fühlt…. Dabei fühlen sich die umliegenden Länder von Russland bedroht.

Wie lange wird der Krieg  in der Ostukraine noch andauern?

Zumindest müsste es bereits ein Aufbauprogramm in der Form eines Marshall-Plans für die Ost-Ukraine geben. Auch die für die Ukraine kämpfenden Männer benötigen dringend eine andere Perspektive als eine Söldner-Karriere.

Sanktionen ?

Ein Kommentar von Dr. Georg J. Dobrovolny, Bern

Die Sanktionen hatte der Westen als Massnahme gegen die Okkupation der Krim ergriffen, um die Kreml-Herren von weiteren Eroberungsabsichten abzuhalten. Die Sanktionen wirken allerdings eher kontraproduktiv, werden sie jedoch geschickt in die Propaganda eingeflochten und dienen dem Kreml als Ausrede bzw. Begründung für die wirtschaftliche Rezession. Es wäre an der Zeit, diese Massnahmen zu überdenken, evtl. aufzuheben.

Mehr dazu siehe Studien des Vienna Institute for International Economic  www.wiiw.ac.at/

 

9 décembre 2015 : propagande autour du « Jour des Héros de la Patrie »

9 décembre 2015 : propagande autour du « Jour des Héros de la patrie »[i]

Le 9 décembre dernier, 5000 jeunes Russes issus, entre autres, de sociétés estudiantines et professionnelles, se sont rassemblés à Moscou dans une convention nommée « Les héros de notre temps »[ii], manifestation organisée par différentes associations patriotiques russes, hautes écoles de la capitale et supervisée par le Ministère de l’intérieur de la Fédération de Russie[iii]. Différents représentants des principaux partis politiques russes, du gouvernement et des médias d’Etat étaient également présents à ces « festivités ». Le but de ce rassemblement était officiellement de débattre et de trouver des éléments de réponses aux nouvelles menaces et défis qui pèsent sur la Russie d’aujourd’hui et le rôle que la jeunesse de ce pays, dans un élan patriotique unificateur et consolidé, peut jouer à ce niveau-là. Parmi ces menaces et défis figurent, pêle-mêle, le terrorisme, la guerre de l’information, la crise économique ou encore l’influence de la culture russe dans le monde.

Dans un contexte national et international toujours plus difficile (terrorisme, incertitudes autour de la crise ukrainienne, baisse de l’activité économique), où le renouveau de la puissance russe désiré par le président V. Poutine peine à prendre de l’altitude, le Kremlin tente de noyauter par ces grandes messes la jeunesse (les forces vives de la nation de demain) autour de son pouvoir en distillant l’idée d’une Russie invariablement menacée qui se doit de « resserrer » les rangs. Cette propagande – qui n’est pas sans rappeler des pratiques de régimes politiques du vieux 20ème siècle – visant directement des ennemis intérieurs et/ou extérieurs (le terrorisme islamiste mais également l’Occident), relève éventuellement d’une peur ancestrale des dirigeants russes, qui est de voir l’immense Sainte Russie imploser à terme sous les coups de boutoir délétères de la modernité.

Frédéric S.

[i] Cette journée fut instituée en 1769 par Catherine II pour commémorer les actes de bravoure des soldats se battant pour la Russie.

[ii] Clin d’œil – quoique quelque peu maladroit – au titre du brillant roman de M. Lermontov, publié en 1840 ?

[iii] Texte inspiré par un article publié sur le site de l’agence d’informations RBC (RosBusinessConsulting) le 7 décembre 2015.