Le 24 août dernier, l’Ukraine a fêté par une grande parade militaire le vingt-sixième anniversaire de son indépendance de l’URSS en présence du remarqué Jim Mattis, ministre de la Défense américain. Ont été également invités à l’événement les ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN.
Le président de l’Ukraine Petro Porochenko est revenu à cette occasion dans un discours sur l’accord d’association entrant en vigueur le mois prochain entre Bruxelles et Kiev. Il a affirmé, entre autres, que « la voie de l’Ukraine était actuellement une vaste autoroute euro-atlantique qui mènerait à un objectif : l’appartenance à l’Union européenne et à l’OTAN ».
Cet accord d’association ainsi que l’absence récente de visas de voyages au sein de l’espace Schengen pour les ressortissants ukrainiens sont des symboles forts d’un « changement de cap » historique pour l’Ukraine, i.e. celui de la séparation inéluctable de ce pays d’avec l’ « empire du mal » – termes utilisés par Ronald Reagan pour désigner l’URSS à l’époque des derniers feux de la guerre froide.
Ces événements démontrent une fois de plus que l’Ukraine porte bien son nom, c’est-à-dire un pays « frontière » écartelé entre un destin européen et une histoire liée à la Russie – écartèlement « dopé » par les événements de 2014 dans la région (annexion de la Crimée et conflit du Donbass) et qui nourrira très certainement la propagande de Moscou à l’encontre des pays occidentaux, le tout dans un contexte de campagne présidentielle.
Frédéric Steputat, ce 28 août 2017.