En souvenir de M. Klaus Baumgartner
Le 10 décembre dernier, M. Klaus Baumgartner, ancien maire de la ville de Berne, est décédé. Cet homme visionnaire a soutenu activement au milieu des années 1990 la création du programme « Stage OST » qui devait permettre à des spécialistes de différents milieux professionnels de travailler pour quelque temps dans les pays d’Europe centrale et orientale en pleine transition économique. Le Forum Ost-West, par son riche réseau, a participé pleinement à ce programme en proposant à des personnes en quête de défis professionnels des opportunités d’emplois à l’Est.
C’est donc indirectement grâce à M. Baumgartner et via le Forum Ost-West que j’ai eu la chance, durant l’hiver 2004-2005, de partir m’installer à Moscou – un vieux rêve d’enfant vivant dans les atlas géographiques et intrigué par les confins – et d’y travailler pour une agence de presse allemande nommée Rufo. J’ai pu y faire mes premières armes dans le domaine journalistique et de la publication, que ce soit en rédigeant de courts articles en allemand pour les nouvelles quotidiennes publiées sur le site de l’agence, ou encore en participant à la rédaction d’un guide Baedeker actualisé sur la ville de Moscou. Mon travail s’est conclu, en outre, par une recherche sur le nouveau marché hôtelier de la capitale à ce moment-là.
C’est également grâce à ce programme que j’ai vécu de près la capitale russe, en pleine effervescence – économique, artistique – à cette époque-là, nourrie par un sentiment de liberté omniprésent après les années de plomb du communisme. Moscou apparaissait comme étant un nouveau « centre du monde », favorablement située au cœur de l’Eurasie, prête à jouer un rôle important dans la mondialisation libérale qui se profilait.
Cela fait un peu plus de 10 ans. Je profite encore en tant que professeur d’histoire au quotidien des compétences professionnelles et humaines développées en Russie. Par contre, je regarde dubitativement ce qui se passe dans ce pays aujourd’hui sous le règne de V. Poutine, surtout en ce qui concerne les relents autoritaires du régime. Qui aurait pu le croire en 2004 ? Mon hiver russe était bien scintillant.
Frédéric Steputat, ce 2 janvier 2016.
Membre du Comité directeur du Forum Ost-West