Fin 1918, le président américain W. Wilson se rend à la conférence de paix de Paris avec, dans ses bagages, ses célèbres « quatorze points » présentés au début de l’année devant le Congrès. Cette « feuille de route » a pour objectif d’asseoir durablement la paix en Europe et dans le monde, notamment par la défense du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Frileuses, à l’origine, de soutenir l’autodétermination des peuples de l’empire austro-hongrois (entre autres afin d’éviter une déstabilisation des Balkans et de « faire des étincelles » dans les colonies), la France et la Grande-Bretagne vont pourtant se rallier à cette idée entre 1917 et 1918. Ce revirement est principalement dû à la peur du bolchévisme : le soutien aux nationalismes sera perçu comme un exutoire aux tentations révolutionnaires dans les empires aux abois. Ainsi, à la conférence de Paris, des Etats polonais et tchécoslovaque apparaîtront sur les cartes redessinées de l’Europe.
Mais les régions germanophones des Etats vaincus n’auront pas cette chance : le danger qu’elles finissent par créer une grande entité politique germanique et autodéterminée au cœur du continent (quid d’une intégration de l’Autriche à l’Allemagne, quid des Sudètes – ces habitants de la Bohême germanophone qui luttent contre leur appartenance à la Tchécoslovaquie fin 1918 ?) est manifestement trop grand. Des frustrations nationales naîtront alors… qui seront alimentées, en partie, par les fascismes et autres autoritarismes rampant dans l’Europe centrale d’après-guerre.
Les quatorze points de Wilson (en anglais et en allemand) :
https://forumostwest.ch/pdf/Dokumente/1909_FOW_14ptsWilson.pdf
Frédéric Steputat, ce 29 septembre 2019.