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La question nationale ukrainienne

La question nationale ukrainienne[i]

Le 18 mai 1876, un oukaze du tsar Alexandre II promulgué à Bad Ems, en Allemagne, résonne dans les franges sud de la Sainte Russie : la langue ukrainienne[ii] sera dorénavant interdite d’utilisation dans l’espace public et dans toutes publications au sein de l’Empire russe. Malgré cette interdiction, l’ukrainien est aujourd’hui une langue vivante parlée par 40 millions de personnes dans le monde et la langue officielle d’un Etat indépendant. Cet oukaze a-t-il été inefficace ? Ce papier propose de revenir sur cet oukaze, son origine, ses conséquences ainsi que sur l’actualité ukrainienne, surtout dans ses relations avec la Russie.

L’origine de cet oukaze est avant tout la crainte du tsar – dans cette Europe du 19ème siècle gagnée par la fièvre des mouvements nationaux – de voir la langue ukrainienne devenir le ciment et le vecteur d’un processus d’autodétermination d’un peuple se reconnaissant comme ukrainien, un tel processus pouvant mener, à terme, à des velléités autonomistes ou indépendantistes, ce qui représenterait, selon l’empereur, un réel danger pour les intérêts et l’intégrité de l’espace impérial russe.[iii]

La conséquence de cette interdiction aura de réels effets sur le nationalisme ukrainien jusqu’à la Première Guerre mondiale, cet oukaze le freinant grandement en Russie, à une époque où il se développe en Galicie autrichienne voisine, une région plus libérale. Le nationalisme ukrainien ne va néanmoins pas disparaître et prendra, contre toute attente, un essor certain en Ukraine centrale et orientale, à Kiev, à Donetsk, se répandant dans l’espace public via la langue russe et dans des espaces majoritairement russophones. Ceci démontre éventuellement qu’un sentiment national ne se limite pas uniquement à des déterminants culturels mais trouve également un terreau fertile à d’autres niveaux (valeurs communes, intérêts économiques, etc….), vision défendue par la tradition républicaine française.

Dans le sillage de la Première Guerre mondiale et l’édification politique du socialisme révolutionnaire en Russie, une Ukraine institutionnalisée et administrative apparaîtra sur les cartes géographiques et survivra à la fin de la guerre froide comme Etat indépendant. Néanmoins, les événements récents démontrent que l’Ukraine est potentiellement toujours menacée dans son existence, et ceci derechef par le grand voisin russe. La Crimée n’a-t-elle pas été annexée en grande pompe par Moscou en 2014 ? Le conflit incessant dans le Donbass n’est-il pas, entre autres, le fruit d’une politique peu claire menée par le Kremlin dans cette région ? Récemment, les dirigeants russes ont répété que le peuple ukrainien n’existait pas en tant que tel et qu’il ne formait qu’un grand peuple avec les Russes et les Biélorusses ; l’existence de l’Ukraine est-elle, pour eux, une « absurdité » historique ?

Comment expliquer cette propagande savamment orchestrée par Moscou, aux relents dix-neuviémistes et où apparaît, spectralement, l’oukaze de 1876 ? Ces dernières années, l’Ukraine est devenue le terrain de jeu de la revitalisation, par le président Vladimir Poutine, de la doctrine brejnévienne de « la souveraineté limitée ». Cette doctrine doit permettre à Moscou de rejouer un rôle de premier plan dans l’ancienne sphère impériale russe, dans les pays de « l’étranger proche », afin de soutenir de nombreux intérêts stratégiques à court terme. Mais elle vise également à créer – dans un temps plus long – une nouvelle aire de civilisation eurasienne, nourrie d’éléments russe, touranien, orthodoxe et musulman, sur laquelle veillerait Moscou, histoire de se protéger de la montée en puissance de la mondialisation occidentale et libérale, perçue comme décadente et menaçante par une partie des élites russes.[iv]

Frédéric Steputat, ce 3 août 2016.

Notes:

[i] Texte s’inspirant d’une présentation du Professeur Gerhard Simon, slaviste, tenue à Bad Ems le 29 mai 2016.

[ii] Langue appelée à l’époque « petit russe » dans l’espace impérial, l’ukrainien étant considéré comme un dialecte de la langue russe. Il est éventuellement utile de rappeler que le territoire de l’Ukraine d’aujourd’hui appartenait à cette époque principalement à la Russie, seule sa partie occidentale était englobée dans l’Empire austro-hongrois (Galicie et Bucovine).

[iii] La Russie possède de nombreux intérêts dans les régions côtières de la mer Noire au 19ème siècle : intérêts stratégiques (accès aux mers chaudes), économiques (vasque fertile et houillère) et politico-culturels (panslavisme), sans oublier le fait que de nombreux Russes considèrent les rivages pontiques comme étant le berceau historique de leur civilisation.

[iv] A ce titre, revoir le bimestriel du Monde diplomatique Manière de voir, numéro 138, publié en décembre 2014, consacré à la Russie.

 

 

 

 

 

Krieg in der Ost-Ukraine: Wo ist das Licht?

Krieg in der Ostukraine: Wo ist das Licht?    GD 19. Juni 2016

Allein in den letzten 30 Tagen wurden auf der ukrainischen Seite ca. 180 Menschen getötet. Warum? Wem dient das? Wozu?

Die Kreml-Führung hat  gegen das drohende Majdan-Gespenst in Moskau ihre eigene Art  proaktiver Politik gewählt.

Es gelang ihr durch die Propaganda dem Volk einzureden, dass Russland ständig vom Westen bedroht sei, den Patriotismus der russischen Bevölkerung zu schüren und so von den seit 20 Jahren bestehenden, nicht gelösten Problemen der RF abzulenken: Die Bevölkerung schrumpft oder wandert aus., die islamische Bevölkerung wächst, tausende davon sind IS-Kämpfer. Ein gravierendes Problem ist die verbreitete Alkoholsucht. Ausserdem blieb die Modernisierung der gesamten Wirtschaft aus, es herrscht die Korruption.

Statt die Konsumbedürfnisse zu befriedigen, hat man die Leidensbereitschaft gestärkt. Die Bevölkerung muss leiden, weil sich die Kreml-Führung angeblich bedroht fühlt…. Dabei fühlen sich die umliegenden Länder von Russland bedroht.

Wie lange wird der Krieg  in der Ostukraine noch andauern?

Zumindest müsste es bereits ein Aufbauprogramm in der Form eines Marshall-Plans für die Ost-Ukraine geben. Auch die für die Ukraine kämpfenden Männer benötigen dringend eine andere Perspektive als eine Söldner-Karriere.

Sanktionen ?

Ein Kommentar von Dr. Georg J. Dobrovolny, Bern

Die Sanktionen hatte der Westen als Massnahme gegen die Okkupation der Krim ergriffen, um die Kreml-Herren von weiteren Eroberungsabsichten abzuhalten. Die Sanktionen wirken allerdings eher kontraproduktiv, werden sie jedoch geschickt in die Propaganda eingeflochten und dienen dem Kreml als Ausrede bzw. Begründung für die wirtschaftliche Rezession. Es wäre an der Zeit, diese Massnahmen zu überdenken, evtl. aufzuheben.

Mehr dazu siehe Studien des Vienna Institute for International Economic  www.wiiw.ac.at/

 

Putins syrischer Krieg versus die Untätigkeit Obamas

Putins syrischer Krieg versus die Untätigkeit Obamas: mögliche Folgen

Prof. Dr. Albert A. Stahel 12. Februar 2016

Schrittweise baut Wladimir Putin in Syrien seine Luftreitmacht aus. Seit anfangs Februar 2016 sollen auf dem Fliegerstützpunkt Bassel al-Assad modernste Abfangjäger Su-35 stationiert sein.[1] Diese Abfangjäger werden für den Begleitschutz der Jagdbomber Su-24 und Su-34 bei ihren Bombardierungen eingesetzt. Den Fliegerabwehrschutz der russischen Stützpunkte erbringt das wirksame Boden-Luft-System S-400 Triumf, das Russland aufgrund des Abschusses eines Su-24 durch einen türkischen Abfangjäger F-16 nach Syrien verlegt hat. Der Zielerfassung in der Luft dient ein Aufklärungs- und Fliegerleitflugzeug A-50 Mainstay (Airborne Early Warning and Control Aircraft, AEW&C). Mit diesen Mitteln und Kampfflugzeugen ist die russische Luftstreitmacht gegenüber möglichen Interzeptionen seitens türkischer und saudischer Abfangjäger geschützt

Mit den Flächenbombardierungen, die indiskriminierend gegen die Zivilbevölkerung und Kämpfer der Opposition erfolgen, begeht der russische Präsident gemäss den Genfer Konventionen selbst ein Kriegsverbrechen, für das er sich allerdings mit Sicherheit nie wird verantworten müssen.

Dem syrischen Drama mit den hunderttausenden Toten und Millionen Flüchtlingen schauen der US-Präsident Barack Obama und sein Aussenminister John Kerry nach wie vor untätig zu. Die einzigen Aktivitäten gegenüber diesen Kriegsverbrechen ist ein verbales Lamentieren seitens der in Washington DC regierenden Administration. Offenbar übersehen die USA, dass die Kriegführung von Putin in Syrien ein Probegalopp für eine Eroberung des Baltikums sein könnte und dass der russische Präsident seine politischen Folgerungen angesichts der Untätigkeit Obamas und seines Kabinetts bereits gezogen hat. Für die Konzipierung eines Angriffs auf die drei baltischen Republiken dürften Putin und sein Verteidigungsminister aufgrund der Erfahrungen mit ihrer konventionellen Kriegführung in Syrien bereits wichtige Lehren abgeleitet haben. Sowohl Obama wie auch die Führung der NATO haben offenbar nicht erkannt, dass Putin in Syrien einen wirklichen und keinen hybriden Krieg führt, und dass Kremls-Truppen die eigentliche Bedrohung für die USA und ihre Alliierten in Europa sein dürften.[2]

[1] STRATFOR, In Syria, Russia Protects Its Interests From Above and Below, February 10, 2016, 09.00.

[2] Barnes, J.E., NATO Plans to Place Troops on Borders, in: The Wall Street Journal, February 11, 2016, P. A3.

So auch Grady, J., National Intelligence Director Clapper: ISIS ‘Most Significant’ Non-State Threat to U.S., Allies, in: U.S. Naval Institute, February 9, 2016, 05.36.

9 décembre 2015 : propagande autour du « Jour des Héros de la Patrie »

9 décembre 2015 : propagande autour du « Jour des Héros de la patrie »[i]

Le 9 décembre dernier, 5000 jeunes Russes issus, entre autres, de sociétés estudiantines et professionnelles, se sont rassemblés à Moscou dans une convention nommée « Les héros de notre temps »[ii], manifestation organisée par différentes associations patriotiques russes, hautes écoles de la capitale et supervisée par le Ministère de l’intérieur de la Fédération de Russie[iii]. Différents représentants des principaux partis politiques russes, du gouvernement et des médias d’Etat étaient également présents à ces « festivités ». Le but de ce rassemblement était officiellement de débattre et de trouver des éléments de réponses aux nouvelles menaces et défis qui pèsent sur la Russie d’aujourd’hui et le rôle que la jeunesse de ce pays, dans un élan patriotique unificateur et consolidé, peut jouer à ce niveau-là. Parmi ces menaces et défis figurent, pêle-mêle, le terrorisme, la guerre de l’information, la crise économique ou encore l’influence de la culture russe dans le monde.

Dans un contexte national et international toujours plus difficile (terrorisme, incertitudes autour de la crise ukrainienne, baisse de l’activité économique), où le renouveau de la puissance russe désiré par le président V. Poutine peine à prendre de l’altitude, le Kremlin tente de noyauter par ces grandes messes la jeunesse (les forces vives de la nation de demain) autour de son pouvoir en distillant l’idée d’une Russie invariablement menacée qui se doit de « resserrer » les rangs. Cette propagande – qui n’est pas sans rappeler des pratiques de régimes politiques du vieux 20ème siècle – visant directement des ennemis intérieurs et/ou extérieurs (le terrorisme islamiste mais également l’Occident), relève éventuellement d’une peur ancestrale des dirigeants russes, qui est de voir l’immense Sainte Russie imploser à terme sous les coups de boutoir délétères de la modernité.

Frédéric S.

[i] Cette journée fut instituée en 1769 par Catherine II pour commémorer les actes de bravoure des soldats se battant pour la Russie.

[ii] Clin d’œil – quoique quelque peu maladroit – au titre du brillant roman de M. Lermontov, publié en 1840 ?

[iii] Texte inspiré par un article publié sur le site de l’agence d’informations RBC (RosBusinessConsulting) le 7 décembre 2015.

La Russie et ses guerres hybrides

Résumé

The following article considers a question which has been extensively studied by northern European researchers in the last few years : the Russian hybrid wars. This text mainly resumes a publication of August 2015 about this topic made by Prof. Stahel, director of the Institute for strategic studies in Zurich. Hybrid wars have an historic resonnance and continue to play an important role in the actual Russian military strategies. For example, the war actually supported by Russia in the Ukraine can be defined as « hybrid » and can be divided in different phases whose goals are finally the controle of specified regions of this country, the best example of this being the annexion of Crimea. But, Russia has also weaknesses which prevent the Kremlin from leading eventually successfull hybrid wars in the Ukraine and in other parts of Eurasia on the long term. In conclusion, these recent Russian hybrid wars provoke new tensions with Europe, cause a rebirth of certain cold war dynamics which are a bad scenario for the old continent, Russia and international stability.

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Depuis quelques années, les experts géostratégiques de l’Europe du Nord étudient la question des guerres hybrides menées par la Russie depuis la fin de la guerre froide. Le Professeur (ci-après Prof.) Albert Stahel, directeur de l’Institut d’études stratégiques de Wädenswil en Suisse, a récemment publié un article à ce sujet[i] dont les principales conclusions ont été présentées lors de la réunion annuelle des membres du Forum Ost-West de Berne le 20 août 2015.

L’article du Prof. Stahel s’inspire, entre autres, des résultats d’une étude publiée en juin 2015 par Andras Racz sur la guerre hybride menée actuellement en Ukraine par la Russie.[ii] Plus précisément, le papier du Prof. Stahel relève que la guerre hybride est un « art de la guerre » qui n’est pas nouveau. Historiquement, cet art remonte, entre autres, à Lénine qui, en 1917, mentionnait déjà certaines de ses dynamiques au sujet de la première phase du processus révolutionnaire bolchévique qui allait être lancée : selon Lénine, une fois « sur les rails », une révolution doit impérativement atteindre son but et ne connaître aucun ralentissement, des effets de surprise et l’avantage en forces humaines permettant, en des lieux précis et à des moments spécifiques, de prendre graduellement le dessus sur l’ennemi et d’atteindre la victoire.[iii] La systématisation de cet art de la guerre sur d’autres théâtres d’opérations dans le monde au 20ème siècle (Vietnam, Afghanistan, Liban) a poussé les Américains à définir la guerre hybride comme étant « un conflit incluant une combinaison de forces militaires conventionnelles et irrégulières (guérillas, insurgés et/ou terroristes) en collaboration avec des acteurs étatiques ou non, dont l’objectif est d’atteindre un but politique précis. »[iv]

La guerre hybride joue un rôle prépondérant dans l’actuelle stratégie militaire russe selon le Prof. Stahel, un « cas d’école » étant l’annexion de la Crimée durant l’hiver 2014. Des composants psychologique et idéologique sont en outre associés à ce type de guerre et apparaissent comme étant des préliminaires indispensables à une guerre conventionnelle classique, ces derniers jouant un rôle important concernant la déstabilisation de l’ennemi. Une des conditions fondamentales pour qu’une guerre hybride réussisse est d’ailleurs l’ascendance militaire sur l’ennemi, celle-ci devant provoquer une intimidation de l’adversaire et l’affaiblir.

Sur la base de ces exemples historiques et actuels, Andras Racz a développé, dans son étude, un modèle de la guerre hybride russe comportant trois phases, modèle repris dans l’article du Prof. Stahel : la phase préparatoire, celle de l’attaque et pour finir celle de la stabilisation. Dans toutes ces phases, le paramètre psychologique joue un rôle central, quand bien même ce dernier est dominant dans la phase préparatoire. Cette dernière peut être découpée en trois épisodes: les préparations stratégiques, politiques et opérationnelles. Durant ces préparations, les services secrets russes repèrent les faiblesses de l’Etat visé, s’y infiltrent afin de distiller peur, doutes et désinformation parmi la société civile, tout en ciblant des appuis possibles et en « achetant » des politiciens influents.

Pour la phase de l’attaque, l’objectif reste le contrôle du territoire en vue, principalement grâce à l’intervention de militaires d’élite agissant sans insignes sur les uniformes et soutenant des rebelles pro-russes locaux. Une fois le territoire contrôlé, la phase de stabilisation s’occupe à annexer le territoire dominé, à le stabiliser politiquement et à éloigner stratégiquement le pays ciblé. Ces trois phases de la guerre hybride ont permis à Vladimir Poutine de prendre la Crimée et de lancer la guerre dans le Donbass.

Néanmoins, le Prof. Stahel pense que quelques facteurs viennent assombrir le potentiel russe dans ses guerres hybrides. Premièrement, l’épisode géorgien de 2008 a démontré la nécessaire modernisation de l’armée russe, dans les domaines des armes et des systèmes de combat par exemple. Deuxièmement, l’armée russe souffre d’un problème majeur influant négativement sur son pouvoir d’action : sa faible mobilité. En effet, à cause des distances et de l’état catastrophique des routes, la Russie dépend majoritairement du réseau ferroviaire pour le transport de ses troupes. Or le train est un moyen de locomotion lent et coûteux. Cette faiblesse des forces conventionnelles russes empêche toute possibilité d’action durable de cette armée hors des frontières de la Russie et expliquerait éventuellement pourquoi Moscou continue à privilégier le nucléaire dans ses stratégies de dissuasion. Troisièmement, concernant la guerre dans le Donbass, la Russie semble avoir perdu de son pouvoir d’intimidation lié à un avantage militaire sur l’ennemi ukrainien, Kiev développant ses forces de combat avec l’aide des Polonais et des Américains. La guerre hybride est-elle en train d’échouer dans le Donbass ? Selon le Prof. Stahel, Vladimir Poutine aurait réalisé cet état de fait, prenant en compte qu’il ne dispose pas des moyens nécessaires pour aller plus en avant en Ukraine. Ceci pousserait le président russe vers l’acceptation d’un cessez-le-feu s’inscrivant dans les accords de Minsk et vers un renoncement de l’annexion de Marioupol sur la mer d’Azov.

En conclusion, les guerres hybrides menées par la Russie ont pour conséquence la lente remise en cause du rapprochement de Moscou avec l’Europe, entamé à l’époque de la perestroïka sous Mikhaïl Gorbatchev dans les années 1980 et durant la phase de libéralisation de la Russie sous Boris Eltsine. La confiance des Occidentaux envers le Kremlin semble bien entamée, un « rideau de papier » descend sans bruit sur l’Europe, et des brûlants relents de guerre froide se font actuellement sentir : sinon comment comprendre les intimidations des pilotes russes survolant la Turquie, pilotes en route pour la Syrie, pays allié de Moscou à l’époque de la fracture Est-Ouest? L’Europe et la Russie auraient les deux à profiter d’une stabilisation renouvelée de leurs relations, que ce soit pour des raisons économiques mutuelles ou encore pour promouvoir une stabilisation de la situation internationale, par exemple celle au Proche-Orient. Ce manque de confiance existant entre l’Occident et la Russie, ce renouveau de certaines dynamiques héritées de la guerre froide, pourraient à terme également favoriser une nouvelle escalade nucléaire et permettre à Vladimir Poutine de mener des guerres hybrides dans « l’étranger proche » (par exemple dans les pays baltes ou encore en Asie centrale), histoire de créer une « forteresse » eurasienne anti-occidentale et antilibérale, dominée par Moscou. On est manifestement bien loin du monde espéré en 1991.[v]

Frédéric Steputat, pour le Forum Ost-West, ce 25 octobre 2015.

[i] « Hybrider Krieg Russlands : Beurteilung aus nordeuropäischer Sicht », Prof. Dr. Albert A. Stahel, le 14 août 2015. Cet article est consultable sur le site Internet de l’Institut d’études stratégiques:

http://strategische-studien.com/2015/08/14/hybrider-krieg-russlands-beurteilung-aus-nordeuropaeischer-sicht/

[ii] « Russia’s Hybrid War in Ukraine, Breaking the Enemy’s Ability to Resist », Andras Racz, FIAA Report 43, The Finnish Institute of International Affairs, Helsinki, 2015.

[iii] Cité dans l’article du Prof. Stahel.

[iv] Cité dans l’article du Prof. Stahel.

[v] Le contenu de ce paragraphe conclusif relève de l’auteur de cet article et n’est que partiellement lié à celui du Prof. Stahel.

Neues zur MH17

Zu den Beiträgen von Peter Gysling in den Sendungen „10vor10“ sowie „Echo der Zeit“ des Schweizer Radio SRF vom 13.10.2015 zum Abschuss des Passagierflugzeugs MH17 am 17.7.2014

Ein Kommentar von Georg Dobrovolny:

In diesen Beiträgen wird auf die Untersuchungen zum Abschuss des malayischen Flugzeugs umfassend eingegangen. Die Trauer und die Ohnmacht der Angehörigen wird berührend dargestellt. Es ist nun erwiesen, dass der Abschuss von einer BUK-Rakete aus russischer Produktion verursacht wurde.

Wer genau dies aus welchem Grund getan hat, immer noch geheim. Russische wie amerikanische Nachrichtendienste schweigen dazu.

Das ist beschämend, sind jedoch bereits 15 Monate nach der Katastrophe vergangen. Ein betroffener Vater sagte in der Sendung: „Sie wollten es nicht sagen, aber sie wissen es schon“.

Interessant für uns ist besonders die Erwähnung der russische Propaganda, zum Beispiel eine Medienkonferenz der Herstellerfirma von Raketen sowie die ersten Meldungen auf Youtube  – noch an demselben Tag, die inzwischen jedoch wieder gelöscht wurden. Auch einige Führer der „Separatisten“ wie Strelkow haben es zugegeben.

Höhepunkt der Sendung ist ein Beitrag mit Peter Gysling aus Moskau – ab Minute 10′. Er berichtet auch über Gegenpositionen zur Regierungsmeinung, zum Beispiel in der Novaja Gazeta, wo die Täter namentlich erwähnt wurden.

Ein Problem ist die Logik der Lügen auf der Kreml-Seite, die wiederum Lügen produziert, anstatt es zuzugeben…

Prädikat: Sehenswert-http://www.srf.ch/sendungen/10vor10

Via www.srf.ch – dann Sendungen – dann Sendetitel – dann Sendedatum – dann Einzelbeitrag und los gehts …

Putins neue Allianz

“Again Putin is lying to the world. With his jets in Syria he is bombing the opposition to Assad and not the Islamic State. For Putin power and criminal action are still his choice.   He is not living in a world of diplomacy like Obama…” A. Stahel

Beinahe unbemerkt von der Weltöffentlichkeit und den westlichen Medien hat der russische Präsident Wladimir Putin im Mittleren Osten parallel zur Verlegung von Kampfflugzeugen und Panzern eine eigene Allianz geschmiedet. Dieser Allianz gehören neben dem Iran der Iraq, Syrien und die libanesische Hisbollah an. Diese Allianz, die offenbar auch auf einem Verbund der entsprechenden Nachrichtendienste beruht, könnte als die schiitische Allianz des Mittleren Ostens unter Führung Russlands bezeichnet werden. Mit dieser Allianz und der nach Syrien verlegten Waffen und Truppen dürfte Putin mehrere strategische Ziele verfolgen:[1]

  1. Erhaltung der russischen Stützpunkte in Syrien;
  2. Schutz des Regimes von Baschar al-Assad;
  3. Unterstützung der Kampfeinsätze der Streitkräfte Assads gegen die ihn bekämpfenden Aufständischen
  4. Abschreckung von Kampfeinsätzen der US-geführten Luftkriegskoalition gegen die Streitkräfte Assads;
  5. Errichtung einer russisch kontrollierten geopolitischen Zone im Mittleren Osten;
  6. Verdrängung der USA aus dem Mittleren Osten;
  7. machpolitische Einflussnahme auf die sunnitischen Staaten des Mittleren Ostens;
  8. Bildung einer Drohkulisse an der südlichen Flanke der NATO.

Auf dem internationalen Flugplatz Bassel al-Assad[2] an der Mittelmeerküste Syriens hat Russland für die Umsetzung dieser Ziele verschiedene Kampfflugzeuge und Helikopter stationiert:[3]

  • 12 Erdkampfflugzeuge Su-25 Frogfoot
  • 12 Jagdbomber Su-24 Fencer
  • 4 Mehrzweckkampfflugzeuge Su-30 Flanker
  • 16 Kampfhelikopter Mi-24 Hind und Transporthelikopter Mi-17 Hip
  • Marinehelikopter Ka-27/28

Dank diesen Mitteln kann Putin nun ein weites Spektrum eines Luftkriegs abdecken. Die Vorbilder für seinen Luftkrieg dürften die Einsätze der sowjetischen Luftstreitkräfte in Afghanistan von 1979 bis 1989, der Krieg gegen Georgien 2008 und der hybride Krieg in der Ost-Ukraine seit 2014 sein…..

Prof. Dr. A. A. Stahel, Newsletter Strategische Studien,  30. September 2015

Russland: Wie weiter?

Die Kreml-Group steckt in einer selbstgebauten Falle: Sie kann die Ukraine weder erobern, noch kontrollieren und schon gar nicht als „Brudervolk“ (Kreml-Chef dixit) zurückgewinnen. Sie wird lediglich versuchen, die Ukraine bei ihrem Start in die Freiheit zu bremsen und zu schwächen. Dies könnte jedoch das ukrainische Volk motivieren anzupacken. Weder die EU, noch die Nato, geschweige denn die Ukraine bedrohen Russland militärisch.

Die durch die Krim-Okkupation losgetretene Zeitbombe wird jedoch nicht nur auf die RF-Führung wie ein Bumerang zurückkommen. Es ist doch eine Einladung für China, das  an Ost-Sibirien sehr interessiert ist. Das wurde der Kreml-Führung bei der Militär-Parade in Bejing wohl bewusst. Die auf der Krim sowie in der Ukraine forcierte Selbstbestimmung weckt Hoffnung bei einigen Völkern der russländischen Föderation.

Die eigentlichen Feinde des russischen Volkes sind alle, die das Land an einer Weiterentwicklung behindern, sei  es durch eine militärische Aufrüstung, sei es durch Verleumdung der Kritiker, Manipulation, Korruption usw.  inkl. der sog. Maskirowka = Maskerade. Letztere sorgt auch im russländischen Land selbst für Verwirrung und lässt bei der Bevölkerung keinerlei Hoffnung auf Wohlstand zu. Die Kreml-Führung macht auf patriotische Euphorie und redet sich heraus mit der Bedrohung aus dem Westen und dessen Sanktionen. Wie lange noch?

Die seit 1985 allgemein bekannten und bis heute nicht beseitigten Probleme und vor allem die stagnierende Modernisierung der russischen Wirtschaft, verbunden mit einer ineffizienten Nutzung der eigenen Ressourcen benötigen dringend eine neue Strategie.

Falls es die Ukraine mit ihrer cleveren, international besetzten Regierung und fleissigen Bevölkerung bald zu Wohlstand und Freiheit schafft, wird dies der russländischen Bevölkerung jenseits der Grenze die Augen öffnen und sie zum Umdenken bringen – zu spät für die Kreml-Group. Die Propaganda wird ins Leere laufen.

Umso mehr müssten die intelligenten Kreml-Experten, die knappe Zeit anders nutzen, um das grösste Land weltweit wirtschaftlich – nicht bzw. nicht nur militärisch – vorwärts zu bringen. Nur so können sie Respekt, Vertrauen auch im Ausland und vor allem Wohlstand für die russländischen Bevölkerung aufbauen.

Georg J. Dobrovolny, Dr.oec., Bern

 

La Russie et l’empire, entre hier et aujourd’hui

Frédéric Steputat, Forum Ost-West, ce 21 août 2015.

Annexion de la Crimée, soutien aux indépendantistes du Donbass, dérives antidémocratiques – selon la perception occidentale de la nouvelle loi limitant les activités de certaines ONG en Fédération de Russie : le comportement aux relents impérialistes et autoritaires du pouvoir russe ne cesse de dérouter les Occidentaux, qui voient en ces pratiques des dynamiques héritées d’un autre âge. Comment les comprendre ? Une brève incursion dans l’histoire russe, surtout celle impériale, permettra de lancer quelques pistes réflexives sur cette question.[i]

L’origine de l’Etat russe remonte au Moyen Age, à la Moscovie, à une époque où territorialement les Mongols dominaient encore les campagnes de Russie moyenne et la vasque sableuse du Volga. Mais, avec le lent délitement des khanats mongols, le pouvoir russe, sous Ivan le Terrible, débute son expansion territoriale vers l’est, vers les anciennes terres ennemies, en direction des immensités dépeuplées, boisées, monotones et froides de l’Oural et de la Sibérie. A ce titre, la chute de Kazan en 1552 est un événement important de l’histoire du pays (voire de l’Europe, ceci marquant la fin de la menace mongole sur le continent européen).

L’expansionnisme russe prend ainsi dès l’origine une dimension eurasienne en lorgnant vers l’Orient, en se frottant à ces lointaines terres sauvages et païennes, et atteint la côte Pacifique vers le milieu du 17ème siècle déjà. Une deuxième grande vague expansionniste s’oriente, au 18ème siècle, vers le sud, vers les rives de la mer Noire, et se fait alors au détriment de l’Empire ottoman ; cette deuxième vague prendra également le chemin de l’ouest et du nord-ouest, soit celui de l’Europe, contre la Suède et la Pologne-Lituanie cette fois-ci. Le Caucase et l’Asie centrale ne seront que plus tardivement touchés par l’expansionnisme russe, au 19ème siècle principalement.[ii]

Les principales motivations de ces conquêtes sont, pêle-mêle, d’ordre économique (accès aux mers chaudes, à des terres plus fertiles, à des matières premières), social (relocation de paysans affranchis), politique (quête de puissance, création de « marches » d’empire, ouverture stratégique vers l’Europe, lieux d’internement pour les prisonniers) voire culturel (reconquête de territoires ayant appartenu à la Russie kiévienne). La structure politique de l’Etat russe – devenu empire sous Pierre le Grand – est dominée par la figure autoritaire du tsar ; ce nouvel Etat connaît une progressive uniformisation de ses institutions politiques, laquelle facilite la gestion de l’immense territoire « accoudé » à l’Occident et à l’Orient, quand bien même certaines régions sont dotées, au besoin, de quelque autonomie, pour autant qu’elles aient accepté préalablement l’autorité de l’autocrate au pouvoir.

Une des principales conséquences de ces conquêtes est que la construction de l’Etat russe ne s’est faite, dans la durée, que selon un mode impérialiste et pluriethnique, et avant tout dans l’espace oriental. A la fin du 19ème siècle, au vu des nombreux peuples et religions peu à peu englobés dans l’empire, les Russes ne représentent plus que 40% de la population totale. Il s’en suit le développement d’un nationalisme plus « fondé et nourri » par une idée politique – celle d’empire – que par une appartenance ethnique ; les élites russes de l’époque sont en effet confrontées à un profond questionnement identitaire en lien avec leur immense espace multiethnique, à la fois « orientalisé » et se lovant aux franges du vieux monde : qui sommes-nous culturellement, nous les Russes ? Des orientaux ? Des Européens ? Et quel développement pour la future Russie ? Faut-il l’aiguiller sur une voie européenne ? Orientale ? Spécifique ? Ces questionnements continuent à agiter les élites de la Russie aujourd’hui.[iii]/[iv]

Après la révolution communiste, l’Etat soviétique conserve plus ou moins ses frontières de l’époque tsariste et impériale ; le pouvoir est alors officiellement décentralisé en républiques socialistes soviétiques, fédérées sur une base principalement ethnique. Néanmoins, sous Staline, certains peuples de l’empire connaissent violences et déportations : les Ukrainiens, par exemple, sont accusés d’avoir collaboré durant la guerre avec l’envahisseur nazi.

Avec la chute de l’URSS et la constitution de la CEI, la Fédération de Russie épouse des frontières internationales qui sont une « première » dans son histoire, par perte de son espace impérial conquis depuis le 16ème siècle : les anciennes frontières de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, internes à l’URSS, deviennent à ce moment-là frontières d’Etat.

En conséquence, de nombreux Russes – environ 10% de Russes « ethniques » – vivent dans « l’étranger proche » (les anciennes républiques fédérées de l’URSS), alors que les Russes ethniques sont maintenant majoritaires en Fédération de Russie (environ 80% de la population : ce fait est nouveau dans l’histoire du pays). En parallèle, les Tchétchènes, une minorité musulmane du Caucase, se sont lancés dans une guerre indépendantiste dans les années 1990, violemment réprimée par Moscou, le Kremlin craignant des dynamiques similaires auprès d’autres peuples du pays, ce qui menacerait à terme l’intégrité territoriale de la Russie.

C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine, un ancien du KGB, arrive au sommet du pouvoir au début des années 2000. Il se retrouve à la tête d’un Etat aux frontières sans lisibilité historique, en perte de puissance, en proie à une crise économique importante, menacé dans son intégrité territoriale, et, surtout, en perte de repères identitaires dans ses nouvelles frontières, prises, qui plus est, dans le vertige de la mondialisation.

Le but de la politique de M. Poutine depuis quinze ans est de redonner à la Russie les lettres de noblesse de ses anciennes gloires impériales, de faire de la Russie une grande puissance régionale et influente au niveau international, territorialement stable – la maîtrise de l’espace étant une « angoisse » originelle de l’Etat russe. Cette politique s’inscrit dans des stratégies opportunistes, mais se nourrit également de pratiques et de références qui ne sont pas sans rappeler l’époque impériale – éléments actuellement décriés par les Occidentaux.

Plus précisément, politiquement et au plan intérieur, M. Poutine tente de maintenir la mainmise sur le pays en centralisant au maximum le pouvoir – comme les tsars – afin d’éviter des forces centrifuges menaçant, selon lui, l’intégrité de l’immense Russie, et en adoubant certains dirigeants au niveau local – M. Kadyrov en Tchétchénie, par exemple. Au niveau culturel, un nationalisme mettant en avant des caractéristiques perçues comme « civilisationnellement » russes (culte du chef, mise en avant du christianisme orthodoxe autocéphale et d’une certaine puissance militaire) est fortement nourri et distillé par le pouvoir dans les médias d’Etat : ceci doit permettre de rassembler la population – aujourd’hui majoritairement russe, au plan ethnique – derrière son chef, contre d’hypothétiques menaces (celle de l’Occident, entre autres, dont la culture libérale est perçue comme potentiellement déstabilisante et décadente). En bref, la reconstitution d’une grande aire civilisationnelle russe à la fois autour et dans le pays doit provoquer, à terme, un « effet de barrage » face aux nombreux « miasmes » émanant de la mondialisation.

Au niveau international, le président tente de reconstituer une sphère d’influence dans l’étranger proche, c’est-à-dire dans les anciennes frontières impériales (en soignant les relations avec les Russes vivant hors de la mère patrie et en s’immisçant dans des conflits, comme celui du Donbass par exemple), afin de consolider des zones tampons. Economiquement parlant, le Kremlin profite de ses nombreuses ressources en matières premières (pétrole, gaz) – génératrices de devises au niveau international – pour pouvoir développer et stabiliser, d’une manière indépendante, la situation économique et sociale du pays.

Cette politique « impérialisante » et autoritaire, qui s’inscrit dans une certaine continuité (dont la toile de fond semble être une peur intrinsèque de voir le pays faiblir et se désintégrer, la Russie n’ayant historiquement pas de « réduit national », si ce n’est la petite Moscovie) connaît néanmoins des limites. Au niveau intérieur, comment réagiront les forces oeuvrant pour la démocratisation du pays ? Comment intégrer les nombreux peuples de Russie à ce projet « réactionnaire » ? Que faire de l’actuelle menace islamiste ? Au niveau économique, quid des conséquences des sanctions commerciales européennes à long terme ? Le pays peut-il vraiment se développer et se stabiliser durablement en s’érigeant telle une forteresse assiégée, gérée par le Prince et protégée par ses marches ? Vladimir Poutine ne devrait-il pas plutôt entraîner la Russie dans une certaine modernité libérale pour garantir la survie et la puissance de son immense pays ? Ce débat, initié au 19ème siècle, reste ouvert.

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[i] Texte inspiré de nombreuses lectures sur la Russie (entre autres du numéro spécial du magazine l’Histoire, numéro 344 de l’été 2009, ou encore du magazine Manière de voir, Le Monde diplomatique, numéro 138, de décembre 2014/janvier 2015, consacré à la Russie) sans omettre de rencontres et discussions faites lors de longs séjours dans le pays au milieu des années 2000.

[ii] Il est intéressant de mentionner que si la Russie s’est jetée dans des conquêtes territoriales , le plus souvent violentes, le territoire russe – non accidenté, s’étalant dans de grandes plaines facilement accessibles, si ce ne sont les distances – a également été victime « d’envahisseurs » durant son histoire, invasions ayant marqué le pays : de l’Orient viendront les Mongols ; de l’Occident, Suédois et Polonais ont été des menaces et plus près dans le temps, il ne faut pas omettre la campagne napoléonienne de 1812 ou encore celle d’Hitler à partir de 1941.

[iii] Ce questionnement est d’autant plus difficile à trancher, le pays n’ayant pas connu les bouleversements de la modernité libérale que l’Europe a traversés depuis le 15ème siècle. La voie libérale européenne n’apparaît donc pas toujours comme étant « logique », « inéluctable » aux yeux de certaines élites et franges de la population russes, mais comme une « option » possible.

[iv] Pour ce paragraphe et plus de précisions, voir l’article de Marie-Pierre Rey, « Le temps des tsars, l’empire avant tout », publié dans le magazine l’Histoire, numéro 405, de novembre 2014.